Swinging (in the rain) London – Partie 2

Mes petits machins victoriens,

 

Je suis partie en vacances éhontément, j’ai fait un autre voyage, j’ai rien foutu roulée en boule chez moi à bouquiner dans ma couette avec le chat, et c’était trop bien. Du coup ça n’a pas du tout avancé ici, je vais essayer de reprendre le fil.

Je vais vous raconter encore un peu de mon voyage à Londres, mais sans ordre chronologique car ce serait casse-pied  (« Et là, j’ai été au travail, après on a mangé des sandwichs au concombre le midi à King’s College, et après on a bu du café avec mes collègues… »). Je vais plutôt vous parler de deux visites que j’ai faites sur deux jours différents mais qui se complètent bien : les maisons d’artiste époque victorienne.

J’adore visiter les maisons d’artiste-musée. Si c’est bien fait, on a vraiment l’impression de retourner dans le passé, et d’apercevoir un peu leur façon de vivre et de travailler à l’époque. Souvent ce sont des visites assez courtes et instructives, une maison ne comporte pas 201 salles à visiter. J’en ressors ravie la plupart du temps ; à Londres j’en ai fait 2 dans mon séjour, pour sortir un peu des grands musées, et je n’ai pas été déçue !

 

18 Stafford Terrace

La première maison que j’ai visité par un temps des plus exécrables est située comme son nom l’indique au 18 Stafford Terrace. Dans la rue rien ne la distingue de sa rangée de façades blanches avec petites colonnes, on est dans les beaux quartiers à Kensington, c’est très calme et coquet.

On entre par l’entrée des domestiques au sous-sol, on vous passe un petit film sur l’histoire de la famille, on monte à l’étage et là, c’est retour vers le passé. La maison a appartenu à un caricaturiste de l’époque victorienne, Edward Linley Sambourne ; elle est restée dans la famille et ses héritiers ont tenu à tout garder tel quel, jusqu’à ce qu’elle soit léguée à la Société Victorienne qui l’a transformée en musée. TOUT l’aménagement intérieur a été préservé ou refait à l’identique d’après les photos d’époque, même les toilettes d’époque en bois ont été restaurées !

A quelques détails près, comme les charmantes dames qui gardent l’ensemble et vous font les commentaires si vous demandez, on a l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps.  On dirait que la famille Sambourne ne va pas tarder à rentrer pour prendre le goûter au salon, où le service à thé et l’argenterie attendent sur la table basse. Il y a des piles de livres en désordre au pied du lit, des flacons en verre avec leurs étiquettes surannées sur la tablette de la salle de bain, des cannes et des parapluies dans la penderie de l’entrée, la table est mise dans la salle à manger…. Un gros effort sur le détail et la mise en scène a visiblement été fait.

Évidemment il faut aimer les décors chargés, un peu sombre, les tapisseries bordeaux à ramages, mais vraiment j’ai beaucoup aimé l’atmosphère de la maison (pour la visite. Pas pour vivre. Je deviendrai neurasthénique là-dedans…). En plus, il y a une partie assez drôle où ils expliquent la méthode de travail de Mr Sambourne : n’étant pas un grand dessinateur, il faisait poser tout son entourage pour des photos qui lui servaient ensuite de modèle pour ses caricatures. On voit des clichés hilarants de sa bonne debout sur un tabouret, enroulée dans un rideau, un parapluie brandi en l’air, qui devient ensuite « La liberté brandissant la lance de la gloire » sur le dessin !

 

18 Stafford Terrace

L’adresse est la même que le nom du musée :p et l’entrée plein tarif coûte £10.

Leighton House Museum

Deuxième maison d’artiste victorienne, et là, encore plus grosse surprise quand tu franchis la porte. Dehors, façade de brique rouge, grosse maison qui ne départ pas le quartier très cossu. Tu as lu sur internet que tu vas visiter la maison de Lord Leighton, peintre classique de l’époque qui a fait construire et embellir cette maison pendant 30 ans. Tu franchis le petit bureau d’accueil, et là, paf, comme ça sans prévenir, tu tombes sur ça :

© Leighton House Museum

Ce à quoi tu as envie de t’exclamer comme dirait nos amis Grands Bretons : « What the fuck??? »

Lord Leighton a énormément voyagé dans sa jeunesse en suivant sa famille. Il en a gardé une passion de l’Orient, et il a transformé son humble maison des débuts en un palais d’art à son goût, dont la partie la plus invraisemblable est ce hall qui se termine par une coupole inspirée du meilleur de l’art islamique. J’aime autant vous dire que ça surprend un peu.

Le reste de la maison est plus conforme aux goûts de l’époque, avec papiers peints à ramage pour accrocher les tableaux, et Lord Leighton s’était constitué une fort jolie collection d’œuvres d’art (il traîne un dessin de Michel Ange et des œuvres sympathiques d’autres artistes). J’ai beaucoup aimé la grande pièce qui lui servait d’atelier à l’étage, avec ses verrières et son bel espace.

La mise en scène est moins « vivante » qu’au 18 Stafford Terrace, il n’y a pas de petite cuillère dans les tasses à thé au salon, mais il traîne quand même des lettres sur le bureau et la commode de la chambre. Le côté sympa c’est que dans toutes les pièces est mis à disposition le livre qui explique toute la maison et que tu peux acheter à la boutique, du coup tu peux t’assoir un petit coup et lire les quelques pages qui t’intéressent. Comme j’avais tout de même des questions, notamment sur la coupole ou la vie d’artiste de Lord Leighton, mais pas forcément envie d’acheter le livre, j’ai trouvé ça assez chouette.

Leighton House Museum

12 Holland Park Road London W14 8LZ

L’entrée plein tarif coûte £9.

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Voilà j’espère que ça vous donnera envie d’aller visiter ces endroits très chouettes lors de votre prochain séjour, surtout si vous aimez l’Angleterre victorienne (coucou Kévin!), ça vaut le détour. Je reviens vite pour de nouvelles aventures, soyez sages mais pas trop d’ici là.

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PS: comme on m’a posé la question, j’ai pas tout à fait fini ma nouvelle mais presque.

 

2 thoughts on “Swinging (in the rain) London – Partie 2

  1. Je me suis toujours demandé pourquoi, dans l’imaginaire collectif, l’artiste est pauvre.

    Bon passons….

    Comment un si onctueux (mousse oblige) pays plein de gens charmants peut être aussi réac?

    Non mais on attend nous!!!! Quand ce chat sera t il sacrifié pour donner vie à cette nouvelle?

    On veut tout savoir avec les planètes crevées.

  2. Alors il y a sûrement des artistes pauvres, mais pas tous visiblement… Après ces deux messieurs sont nés dans des familles déjà fortunées, ça a dû aider un peu quand même à ne pas commencer leur carrière en peignant dans une soupente misérable.

    Quant au chat j’aimerais autant pas le sacrifier, la nouvelle avancera sans son concours ^^

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