6 novembre, 15h35 : j’arrête d’être payée

 

Coucou les pioupious,

 

Au moment où vous lirez cet article, on aura passé l’échéance du 6 novembre, 15h35, et vous savez ce qui se passe à ce moment très précis ?

Symboliquement, je ne suis plus payée.

Vous non plus, les lectrices. Ha bah oui c’est ballot. D’ici le 31 décembre, on bosse pour la gloire. Ou des cacahuètes. Ca dépend de ce que vous préférez, mais en tous cas, pour pas grand chose.

Selon Eurostat,  la différence de salaire entre les femmes et les hommes est en Europe de 15,2%. Si vous ramenez l’année en terme de pourcentage de temps de travail, on peut considérer qu’il me reste donc 15,2% de l’année à travailler, soit du 6 novembre jusqu’au 31 décembre, où je ne serai pas payée par rapport à un homme qui exerce le même boulot.

Les choses progressent en terme d’égalité salariale, c’est la « grande cause du quinquennat » à ce qu’il paraît…  Il y a 3 ans, la date fatidique était le 3 novembre. On a donc gagné 3 jours de paye. Wouhou ? Non, pas wouhou. A ce rythme là, il faudra attendre 150 ans pour parvenir à une égalité réelle : ça nous fait arriver en 2168.

La newsletter Les Glorieuses a lancé le mouvement #6Novembre15h35 pour lutter contre les inégalités salariales. À cette occasion, un sondage et une pétition ont été créés, avec une petite nouveauté cette année qui a eu un certain succès sur les réseaux sociaux :  la calculatrice en ligne qui permet de savoir combien une femme gagnerait si elle était un homme. Les chiffres publiés par l’INSEE en septembre 2018 permettent de mettre en lumière que les revenues perçus par les femmes (17740) sont de 23,7% inférieurs à ceux des hommes (23260).

J’aime autant vous dire que ça fait mal. A l’année, ça fait 6270€ en moins dans mon porte-monnaie. Et ça m’aigrit un tantinet le caractère, figurez-vous.

Qu’est-ce qu’on peut faire contre ça ? Je vous incite à aller voir la page de l’évènement sur le site des Glorieuses, et pour bien comprendre de quoi il retourne lire le communiqué de presse de l’étude réalisée par l’IFOP “Les Français·e·s et les inégalités salariales” . Et après, si vous êtes convaincu, vous pouvez signer la pétition qui demande au gouvernement de mettre en place 3 mesures concrètes, qui ont prouvé leur efficacité dans d’autres pays :

  • 1. Un congé paternité équivalent au congé maternité.
  • 2. Une transparence des salaires.
  • 3. Un certificat d’égalité obligatoire.

La lutte contre les inégalités salariales n’est pas une lutte frivole pour voler un privilège au sexe masculin. Sans égalité économique, il n’y aura ni égalité sociale, ni égalité politique. Et pour parler crûment, je ne vois pas pourquoi je percevrais 23,7% de salaire en moins, pour la seule et unique raison que je suis porteuse d’un vagin plutôt que d’un pénis.

 

Cordialement, bisous,

 

Simone

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