Coucou les pioupious,
J’ai un peu du mal à savoir comment attraper cet article qui me tient à cœur, ça risque d’être confus mais vous allez lire parce que vous m’aimez bien quand même hein ? Si, si. Allez en avant. Je veux vous raconter pourquoi je vais aller manifester, et vu mon parcours c’est pas de la tarte qui s’annonce.
Au cas miraculeux où vous auriez réussi à esquiver tous mes articles sur le sujet, je suis devenue féministe. Ça n’est pas toujours facile. Il y a encore deux ou trois ans, j’assimilais le féminisme à des hystériques revendicatrices qui faisaient trop de bruit. Ha bah oui, forcément, bim dans tes dents le karma ! C’est qui l’emmerdeuse qui casse les pieds avec son féminisme maintenant, mmm ? Sauf qu’à force de lire, regarder et me renseigner, je ne peux plus revenir en arrière, je pense qu’on vit dans une société hélas profondément sexiste, et qu’il y a un sérieux problème : globalement, tout le monde s’en fout.
J’essaie de m’agiter à ma petite échelle, sur mon blog ou en parlant aux gens autour de moi. Parfois ça marche un peu. Parfois non. Tu as l’impression d’être dans un monde de fous où tu lis les statistiques de violences sexuelles, les témoignages des victimes, la façon dont la société traite (très mal) ces sujets, et déjà ça t’énerve passablement. Tu en parles autour de toi, tu entends que le mouvement #MeToo a libéré la parole des femmes, d’autres te disent que c’est surtout des accusations revanchardes à prendre avec des pincettes, et tu te rends compte que 70% des Français pensent que ça n’a rien changé. Ça te rend dingue alors même que tu n’es pas la plus concernée par ces violences.
Et puis un jour, suite à la vague de témoignages #MeToo, tes copines finissent par te parler des agressions graves qu’elles ont subies. Un jour, je me suis retrouvée attablée avec deux amies et je me suis entendue dire : « Waow, en fait je suis la seule ici à avoir la chance de ne jamais été avoir violée ».
La chance de ne jamais été avoir violée. Vous réalisez ?
J’ai été à la fois fois touchée par leur confiance et ultra choquée par la violence qu’elles ont subie sans jamais pouvoir ou vouloir m’en parler avant. Elles ne sont pas des lointains témoignages, pas des chiffres dans une colonne de statistiques. Ce sont mes amies, et elles ont vécu des agressions dont je n’ai rien su, rien deviné, rien soupçonné pendant des années. C’est une chose de lire des histoires dans les journaux, c’en est une toute autre quand ce sont tes proches, des personnes que tu aimes, qui te le disent. Après la sidération c’est une énorme colère qui monte, encore plus grande qu’avant.
Je veux à cette occasion lancer un pardon tonitruant à mon amie Juliette. J’ai longtemps ri de son militantisme, de son engagement politique, de ses convictions, des manifestations, de tout un monde qui me paraissait aussi étranger et saugrenu que l’aurait été une tribu du fin fond de l’Amazonie. Nos milieux, nos éducations, nos cultures sont très différents, ce qui ne nous empêche pas de nous aimer fort, mais il y avait tout un pan de sa vie qui m’échappait. Je viens d’un milieu bourgeois mâtiné d’aristocratique blanc catholique assez privilégié, et je n’ai jamais eu une réflexion sociale poussée vu que je suis dans une très bonne position, soyons honnêtes.
Un jour, j’ai traversé 2 manifestations en 24h dans Paris, et les personnes croisées avaient un comportement agressif qui m’avait révulsée. J’ai interrogé Juliette, spécialiste ès militantisme à mes yeux, pour comprendre. Comment tu peux espérer convaincre quelqu’un du bien fondé de ta cause, si tu te montres vindicatif ? Comment tu peux croire que tu vas faire changer d’avis ceux d’en face en les insultant ? Juliette m’a répondu (en gros, hein, c’était il y a longtemps) que parfois l’injustice est tellement énorme qu’elle met les gens en colère, et que c’était cette colère qui débordait et me choquait. A l’époque, ça ne m’avait pas trop convaincue.
Maintenant je comprends beaucoup mieux, ô combien, la colère quand on défend une cause qui vous tient à cœur et qu’on se retrouve confronté à l’aveuglement général. La frustration quand tu as l’impression de crier dans le vide, de t’agiter à ta petite échelle dans une société qui s’en fout. Que tu te retrouves confrontée, au mieux, à de l’indifférence ou des rires polis, voire à une franche hostilité. Pardon Juliette, vraiment. On ne sera probablement toujours pas d’accord sur tout, mais je ne me moquerai plus, jamais, de tes convictions et de ton engagement.
Tout ça pour vous dire que moi, la bourgeoise apolitique privilégiée et ricanante, je me retrouve gros jean comme devant, et je vais surtout me retrouver le 24 Novembre dehors dans la rue. J’ai lu hier la tribune lancée par 600 femmes pour une grande marche contre les violences sexistes et sexuelles et je vais y aller.
Je suis agoraphobe, la foule me fout la trouille et je déteste quand il y a trop de gens autour de moi. Mais je vais manifester quand même, parce que je suis intimement persuadée que c’est très important. Même que j’ai versé des sous pour financer la dite manifestation (certains de mes aïeux doivent se retourner dans leur tombe, et mes grands-mères Simone lever les pouces en l’air)(enfin j’espère). Et j’irai avec une pancarte avec des trucs écrits dessus, et je vais crier des slogans, très fort, oui Madame, et j’espère bien d’ici là convaincre des tas de copines et des copains de venir avec moi.
Plus les femmes feront de bruit, plus elles parleront de l’injustice qu’elles vivent, plus elles se feront entendre, plus il y aura de chance que les choses bougent, même si ce n’est pas assez vite à mon goût. Parce que malgré le pessimisme du début de cet article, oui, je pense qu’on peut changer le monde en criant assez fort pour qu’on nous entende. A preuve cet article, qui me redonne un petit peu le moral et prouve que c’est possible : « On se comportait comme des porcs » : un an après #MeToo, des hommes racontent comment ils ont changé leur comportement. Je veux rester optimiste et croire que ces violences ne sont pas une fatalité, qu’on peut les empêcher en s’y mettant tous ensemble.
« Nous marcherons le 24 novembre, rassemblées, pour montrer notre force. Nous sommes des millions : ensemble, nous pouvons changer le monde », ça me parle très fort. Je veux changer le monde.
Je ne veux plus d’ignorance et d’indifférence, je ne veux plus que les gens détournent leurs oreilles, je veux que les enfants grandissent dans un monde sans violences sexistes et encore moins sexuelles, je veux une société plus humaine et sans discriminations, je veux qu’on nous écoute, je veux que le monde change.
Je veux ne plus jamais entendre une amie me dire « J’ai été violée ». Plus jamais.
Cordialement moyen parce que je suis en colère, mais bisous quand même,
Votre Simone,
en train de découper une pancarte…
Pour aller plus loin :
Le 24 novembre, nous marcherons sur le site noustoutes.org
La pétition sur le site change.org : Nous marcherons le 24 novembre contre les violences sexistes et sexuelles
Pour participer au financement de la manifestation du 24 Novembre sur KissKissBankBank
« On ne peut plus rien dire », « les harceleurs ne sont pas si nombreux »… Un an après #metoo, les arguments pour combattre les stéréotypes et les idées reçues. https://lemde.fr/2xWFBnp
On ne peut être contre le féminisme, ça me paraît juste stupide. Je m’interroge juste sur un point: on peut lutter pour que ces fumiers d En Marche stoppent leur Démonarchie, pour que les entrepreneurs cèdent une part de leur gâteau à leur personnel sanq les tuer à la tâche, mais comment venir à bout des instincts primitifs et des pulsions maladives ou criminelles du mâle humain. Ces actes sont pulsionnels ou chroniques, ce sont des chasseurs primaires, ils rôdent et attaquent dans le secret des lieux ou de leur position sociale. On ne peut intervenir qu’après…
Et à moins de traiter chimiquement tous les hommes ou mettre des putains de cameras partout ou je ne sais quoi de pire encore, ce que je ne souhaite pas, ce sera toujours ainsi.(rappel: même la peine de mort n’a pu arrêter les meurtres)
Pour ce qui de l’égalité homme femme, là oui, on peut tous s’y mettre.
Et il me semble que les les français sont contre le féminisme parce qu’ils ne veulent pas tous etre mis dans le même panier, celui de l homme qui n’a que de sales idées lubriques derriere la tronche meme quand il ouvre une porte à une femme. Et de nombreuses femmes ne comprennent pas non plus parce qu’elles ne reconnaissent pas leur conjoint ou les hommes qu’elles ont connus dans cette vision.
Enfin tout ça est bien compliqué je trouve. Comment être radical dans un combat juste sans ce mettre tout le monde à dos?
Combat juste, sans…
Se
Je ne vois pas le féminisme comme forcément radical, même si je comprends que le mot fasse peur et qu’on n’ait pas envie d’être assimilé à ce mouvement qui n’a pas bonne presse (ça a été mon cas longtemps). Depuis j’ai découvert beaucoup de choses, et j’essaie justement de « vulgariser » mon militantisme autour de moi en remettant les choses à leur place pour faire moins peur et pousser les gens à réfléchir à ces sujets.
La violence, les préjugés « hommes violents et agressifs », les pulsions maladives etc ne sont pas dfes fatalités, ce sont des constructions sociales dans lesquelles on baigne tous, et qui peuvent être modifiées avec une volonté de changement et de l’éducation. Il y a du pain sur la planche, mais c’est faisable !
La violence est en l’être humain, chacun l’est à son niveau. Qu’on change l’education oui, mais les impulsifs et les tordus ben…
Quand on voit des gamins (trop nombreux) racistes comme pas possible dès 12 ans, malgré toutes les mesures, les discours, les lois…
L’ennemi des luttes justes, c’est les médias qui simplifient tout, tronçonnent les discours, enveniment et embrument avec délectation les situations et propos. Du coup les gens sont méfiants envers le feminisme et autres luttes.
Et puis tu vois perso depuis tout petit, quand on me donne une ligne de conduite à tenir, quand on tente de m’insufler la bien pensance, la tolérance ou je ne sais quoi de moraliste ça m enerve!!!! Je me sens comme enfermé mentalement, la dictature de la bien pensance m’emmerde à mort. Bordel, on est quand même pas stupides. Et ce courant de moralité, de bien pensance, de bonne conduite, est totalement contre productive. Ça en énerve plus d’un il me semble!
Mais je suis avec vous! Gna!!!!:)
…Contre productif…