Hellooo mes p’tites zoizelles et zoizeaux,
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Voici enfin la liste détaillée de tous les remèdes qu’on s’est partagés lors de la fameuse soirée #RigoleTonSPM, pour lutter contre le syndrome prémenstruel, quand la Force n’est vraiment pas avec vous (z’avez vu cette subtile intro avec mon image déjantée d’illustration pour cet article. Oui les Stormtroopers de StarWars souffrent peut-être aussi du SPM dans leur galaxie lointaine, très lointaine, allez savoir… Oui bah j’avais pas d’idée de photo, zut à la fin !).
Sur une suggestion fort intelligente de Laura Berlingo, nous avons fait un tour de l’assemblée pour partager les techniques des unes et les autres pour avoir moins mal et vivre le SPM en douceur si possible.
J’en profite pour remercier encore une fois Laura de nous avoir apporté son avis médical et bienveillant pendant la soirée, car si je suis pleine de bonne volonté je n’ai aucune formation en médecine. Sa présence était indispensable et sécurisante pour nous toutes, pour être sûres que nous ne raconterions pas (trop) de bêtises et que je ne vous listerai pas de recommandations dangereuses en terme de santé.
A noter dès maintenant, si vous n’avez pas le courage d’aller au bout de ce loooong article : si votre SPM est très important, vous occasionne des douleurs affreuses ou des troubles de l’humeur allant jusqu’à la déprime totale voire les pensées suicidaires, les recettes des copines ne suffiront pas. Il n’est pas normal de vivre un enfer à chaque fois que vous avez bientôt vos règles. Vous pouvez aller lire la fin de l’article sur le fait de trouver la bonne personne pour vous soigner et sur le trouble dysphorique prémenstruel, une forme sévère de SPM qui atteint 3 à 8% des femmes.
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Les remèdes qu’on s’est partagés :
Le savoir
Savoir que le syndrome prémenstruel existe et qu’il se soigne, c’est la première chose en jeu !!! Beaucoup de femmes ne savent même pas que ce qu’est le SPM et que non, il n’est pas normal de souffrir autant. On a eu beaucoup de personnes soulagées qui avaient toujours eu l’impression d’être « anormales » et qui n’osaient pas parler de leurs « petits problèmes », pas même à leur gynécologue. C’est tellement ancré dans la tête de tout le monde que c’est normal d’avoir mal et qu’il faut faire avec… Ben non. En fait, non.
Connaître le SPM, c’est se réapproprier le savoir sur son corps et ça permet de se soigner. Donc vous allez me faire le plaisir de partager cet article, et d’en parler autour de vous, et que ça saute allez hop hop hop !
Manger sain :
Hélas, ô hélas, alors qu’on a plutôt envie de manger beaucoup et surtout des crasses pour se réconforter (moi je peux me baffrer 4 Burger King par jour et 1 pot de Ben&Jerrys aux Reese’s), il vaut mieux éviter de solliciter l’organisme déjà mis à rude épreuve avec de la nourriture trop riche et inflammatoire. Mangez sain, évitez les trucs super gras, trop sucrés, beaucoup trop riches : c’est moche mais ça peut aider.
Le sport :
Même si c’est difficile de se motiver, en SPM ou sur la fin des règles (pas en plein pendant le premier jour), pratiquer une activité sportive permet d’atténuer la douleur, voire de terminer ses règles un peu plus tôt pour certaines. L’activité physique va augmenter la vascularisation et donc l’apport d’oxygène dans la zone utérine, décongestionnant le tout et atténuant la douleur.
Elle génère également de la sérotonine, appelée aussi « hormone du bonheur », utilisée dans le traitement de la dépression ou du trouble dysphorique prémenstruel (je vous en parle un peu plus bas de ce syndrome). Le sport permet de secréter naturellement de la sérotonine : il est donc conseillé de manière générale pendant tout le cycle et encore plus au moment du SPM, même si on n’en a pas très envie…
L’activité sexuelle :
Hé bien vous allez rire mais c’est tout pareil que le sport ! C’est du sport, en version plus sympa… Ça reste extrêmement tabou encore, mais on sait que le plaisir, l’orgasme ont un effet antalgique connu (re-coucou entre autres la sérotonine!) et permettent de diminuer les douleurs de façon générale.
Que vous pratiquiez une activité sexuelle à deux ou bien que vous vous y mettiez seul.e avec la masturbation, le plaisir permet de générer de la sérotonine et a un effet anti-douleur. Remède pas cher, facile, à portée de main pour toutes, si vous vous sentez à l’aise avec ça, vous pouvez essayer.
La méditation :
On peut utiliser des applications comme Petit bambou ou Headspace par exemple, pour faire de la méditation. Cela permet de prendre un peu de temps pour soi, de redescendre dans les tours si votre SPM vous donne moins de patience pour les cons que d’habitude (oui bah quand t’as dormi 3h, que t’as mal au dos, au ventre, l’estomac gonflé d’un cétacé, il se peut que tu sois un tantinet irritée par des conneries que tu laisserais passer en temps ordinaire).
La sophrologie, la relaxation, le yoga avec des séances spéciales pour les règles, peuvent également être des moments où vous prenez soin de vous et essayez de diminuer le stress et la douleur. Faites attention avec le yoga, les postures en torsion et les positions inversées ne sont pas adaptées pendant cette période, choisissez bien des séances adaptées.
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Les plantes :
Avant toute chose, faites attention et consultez un médecin ou un naturopathe avant de vous lancer ! (EDIT : on m’a fait remarquer que le naturopathe n’est pas un médecin, donc prudence de ce côté-là). Les remèdes à base de plantes ne sont pas anodins, il peut exister des contre-indications parfois graves, donc ne mélangez pas tout, ne les prenez rien, tisanes ou médicaments, en grosse quantité ou en continu, et demandez l’avis d’un spécialiste avant toute cure ou traitement.
Achetez plutôt vos produits dans les herboristeries, les pharmacies ou les magasins bios ; les tisanes que vous trouverez dans le commerce classique n’auront pas du tout la même efficacité.
La cannelle :
L’infusion de cannelle est une remarquable infusion digestive qui aide à combattre la lourdeur d’estomac, la digestion lente et les gênes dans cette zone. Elle est idéale pour réduire l’acidité et favoriser la santé gastrique. Il s’agit également d’une bonne alliée pour diminuer les coliques menstruelles et aider à réguler les cycles, ce qui en fait donc une super alliée pour les personnes qui ont leurs règles.
D’après une des participantes, comme elle fluidifie légèrement le sang, les règles ne vont pas changer de volume total de sang perdu, mais peuvent couler plus abondantes les premiers jours.
Attention : de grandes quantités de cannelle peuvent augmenter le rythme cardiaque ce qui est dangereux pour les personnes souffrant de maladies cardiaques, et elle est si puissante qu’elle peut causer des dommages à la muqueuse de l’estomac. A consommer avec modération et surtout avis médical si vous avez le moindre doute.
Infusion de sauge :
Antispasmodique, elle permet de calmer les crampes d’estomac et les maux de ventre, soulage les ballonnements et réduit les gaz intestinaux. Elle se révèle particulièrement efficace au moment de la ménopause pour soulager les bouffées de chaleur, car elle produit des phyto-œstrogènes qui pourraient compenser la baisse des œstrogènes liée à l’arrêt du fonctionnement des ovaires.
Attention : la tisane de sauge est contre-indiquée chez la femme enceinte ainsi que chez la jeune maman allaitante, car elle a une action stimulante sur l’ovulation. Elle l’est également chez les personnes souffrant d’épilepsie ou atteintes d’un cancer du sein. Elle ne doit pas non plus être prise sur une longue durée car elle peut avoir des effets neurotoxiques.
Huile de bourrache :
En capsule à ingérer, elle est connue pour atténuer de façon très efficace les douleurs prémenstruelles.
Attention à ne pas en abuser sous peine de troubles digestifs.
Huile d’onagre :
La prise d’huile d’onagre également en capsules à ingérer est bénéfique pour traiter les troubles menstruels, ainsi que les désagréments de la ménopause.
Elle est contre-indiquée en cas d’épilepsie et ne doit pas être utilisée pendant la grossesse.
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Trouver un bon médecin :
Si tous les remèdes listés au-dessus ne vous font rien, que vous êtes systématiquement au fond du gouffre physique et/ou moralement pendant votre SPM ou vos règles, il vous faut un médecin. Ce n’est pas NORMAL de souffrir à mort, malgré tout ce qu’on nous a répété, et ça peut cacher des problèmes de santé grave.
Souvent on a peur d’en parler à un thérapeute, d’évoquer « ses petits problèmes » devant quelqu’un qui ne sera pas compréhensif ou balaiera ça d’un revers de la main en mode » Prenez un dafalgan et rentrez chez vous ». Heureusement la société change, les médecins aussi. Endométriose, SPM ont été peu évoqués pendant très longtemps pour des raisons historiques, où les hommes se sont emparés du savoir des sages-femmes. Aujourd’hui la parole se libère, les jeunes médecins sont mieux formés aux violences gynécologiques, aux maladies des femmes comme l’endométriose et sur d’autres pathologies qui sont longtemps restées tabous.
Vous n’avez pas à souffrir sans remède, et vous pouvez trouver une répertoire de soignant.es bienveillant.es sur le site Gyn&Co . Ces derniers seront à même de vous conseiller des traitement et/ou de vous faire passer des examens plus poussés, pour vérifier qu’il n’y pas une pathologie cachée derrière ces symptômes forts.
A noter : le suivi gynécologique peut être assuré par un ou une gynéco, mais également par les sages-femmes ou les généralistes qui se sont formés sur cette question.
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Le trouble dysphorique prémenstruel :
Ce trouble hélas trop peu connu est une version très sévère du SPM classique, qui concerne entre 3 et 8% des personnes menstruées. Ce qui au final fait beaucoup de monde !
Il peut recouvrir des souffrances physiques et/ou psychologiques très fortes, et rendre la vie des personnes qui en souffrent absolument infernale. Certaines ne sont « tranquilles » qu’une semaine par mois…. Plusieurs parmi vous m’avaient envoyé des questions à ce sujet, pour savoir pourquoi en SPM ou pendant leurs règles elles ont mal à tomber dans les pommes, sont épuisées au point que ça devient dangereux, voire sont moralement au fond du gouffre parfois jusqu’au bord du suicide (oui, ça peut aller jusque là), voulaient connaître le lien entre la dépression et le SPM, etc.
Dans les cas les plus sévères de SPM, on parle de trouble dysphorique prémenstruel, les remèdes classiques ne fonctionnent pas et il se peut qu’on sorte de la sphère gynécologique qui ne suffit plus. Le trouble dysphorique peut être pris en charge par des psychiatres, qui prescriront un traitement adéquat. Une chose très importante à rappeler : certaines patientes prennent très mal les recommandations de consultation psy comme si c’était un échec ou une faiblesse, mais ce n’est pas parce qu’on va consulter un psychiatre qu’on est « prise pour une folle », une menteuse, ou stigmatisée.
Votre cerveau et son fonctionnement reposent sur un savant équilibre de composants chimiques, équilibre qui peut être rompu pour des raisons innombrables dont vous n’êtes pas responsables : vous avez pris tels médocs, les circonstances autour de vous, le SPM, et que sais-je d’autre… Votre taux de sérotonine va baisser dramatiquement, et quand il est devenu trop bas il est quasi impossible à faire remonter « naturellement » : ça n’est pas une question de volonté, de se ressaisir, de ne pas trop trop s’écouter, de se botter les fesses… c’est chimique. Il faut parfois recourir à un traitement pour le rééquilibrer, et c’est donc ce qui se passe en cas de trouble dysphorique prémenstruel qui peut aller jusqu’aux idées suicidaires : on n’est plus du tout dans le domaine de la tisane à la cannelle, là, ni même de la seule gynécologie.
Il existe une catégorie de médicament intitulée « Inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine » ou ISRS. Ils opèrent dans le cerveau notamment en augmentant le taux de sérotonine ; ces antidépresseurs sont utilisés pour soigner la dépression, l’anxiété, et d’autres problèmes dont le trouble dysphorique . A la différence d’un traitement pour dépression où la prescription est en continu, les ISRS seront pris uniquement pendant la phase lutéale du cycle menstruel pour soigner le trouble dysphorique. Ces IRSR sont prescrits par les psychiatres, et c’est pourquoi aller les consulter peut venir en complément dans votre parcours de soin (et c’est remboursé par la sécu, le psychiatre).
Le SPM et la dépression peuvent s’alimenter mutuellement, donc il ne faut pas hésiter à en parler à votre thérapeute si vous êtes déjà en dépression et que vous avez l’impression que ça empire en période de SPM, on peut ajuster les traitements.
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Voilà, on arrive au bout de ce long article. Si vous avez des trucs et astuces pour lutter contre le SPM, n’hésitez pas à les poster en commentaires et sur les réseaux sociaux, on ajustera cette liste au fur et à mesure. Et surtout, surtout, partagez au maximum l’article et les infos qui sont dedans. Ce n’est pas (seulement) que je veuille conquérir le monde, je pense vraiment que ça peut aider beaucoup de personnes : le savoir c’est le premier pas pour se soigner !
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Cordialement, bisous,
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Votre Simone,
partie acheter de la cannelle…
Les isrs sont aussi des antidépresseurs. Ce n’est pas très clair dans ton article. Désolée
Ne soyez pas désolée, si ce n’est pas clair pour les personnes qui lisent, même si ça l’était parfaitement dans ma tête… Oui ma tête est souvent embrouillée… Hé bien on corrige !
J’ai modifié ce paragraphe, là je pense qu’il n’y a plus de confusion. Merci pour votre retour !
De rien, je ne voulais pas vous froisser mais ça peut être dangereux quand on parle médicaments et il m’est, personnellement, difficile de ne pas réagir sur un sujet que je connais bien.
Aucun soucis, je ne suis pas une experte et heureusement que certaines personnes le sont plus que moi !