Le calendrier de l’Avent des femmes inspirantes – Première partie

Coucou les pioupious,

 

Sur Twitter, j’ai vu passer des tas de gens qui parlaient de calendrier de l’avent et de bientôt Noël. Du coup j’ai eu une idée saugrenue : je fait sur mon Twitter et mon Instagram un calendrier de l’avent des femmes inspirantes que j’aime bien et dont j’admire le parcours. Avec des très connues, d’autres un peu moins. L’idée a eu l’air de  plaire. Pour ceux qui ne me suivent pas sur les réseaux sociaux, j’ai donc décidé de faire un récapitulatif ici, je mettrai 6 femmes à la fois en 4 articles, à la fin on aura 6×4 = 24 décembre.

Bref, voici les 6 premières de la liste des femmes inspirantes pour Minute Simone !

 

1- ROSA PARKS

 

Le 1er décembre 1955, cette femme afro-américaine refuse de céder sa place dans le bus à un passager blanc, bafouant les lois ségrégationnistes en cours à Montgomery, Alabama. Arrêtée et condamnée à 15€ d’amende, elle fait appel. Un jeune pasteur noir américain encore peu connu, Martin Luther King, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus, qui durera 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.

Ce jour de 1955, elle n’avait semble-t-il pas prémédité son geste, mais une fois décidée, elle l’assume totalement. Elle déclarera d’ailleurs :

« Les gens racontent que j’ai refusé de céder mon siège parce que j’étais fatiguée, mais ce n’est pas vrai. Je n’étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d’habitude à la fin d’une journée de travail. Je n’étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l’image d’une vieille. J’avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j’avais était celle de céder. »

Par la suite elle continuera de lutter activement contre la ségrégation raciale avec Martin Luther King Jr. Ce n’est qu’en 1964 que les lois ségrégationnistes Jim Crow sont abrogées par le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, puis en 1965 par le Voting Rights Act, qui supprime les tests et les taxes pour devenir électeur.

Rosa Parks est une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui vaudra le surnom de « mère du mouvement des droits civiques » de la part du Congrès américain. À son décès, le bus dans lequel elle avait été arrêtée fut drapé d’un linceul rouge et noir jusqu’aux obsèques officielles. Les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes jusqu’au jour de son enterrement. Elles étaient recouvertes d’une photographie de Rosa Parks entourée d’un ruban noir portant l’inscription suivante :

« La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »

 

 

Pourquoi elle m’inspire ?

Parce qu’elle est la preuve vivante qu’on peut changer le monde, chacun de nous, à son échelle, par des actes du quotidien qui paraissent sans importance. Et qui, sans qu’on le soupçonne, peuvent en prendre énormément.

> Lire la page de Rosa Parks sur wikipédia

 

2 – MARIA CALLAS

Surnommée la Divina, la cantatrice Maria Callas a bouleversé l’interprétation lyrique par la force dramatique avec laquelle elle imprégnait tous ses rôles. Sa voix légendaire, ainsi que le personnage public qu’elle a construit au fil de ses meilleures années sur scène, font de Maria Callas l’une de plus grandes cantatrices du XXe siècle.

Elle le confiait à l’envi: « Je ne suis pas une chanteuse qui joue mais une comédienne qui chante ». Connue pour être une chanteuse d’opéra hors-pair, elle a littéralement dépoussiéré le genre, ouvrant la voie – et les voix – a toute une génération de chanteurs d’art lyrique.

Elle dynamite les codes de son univers. Finies les chanteuses d’art lyrique insipides, elle apporte aspérités, sens de la tragédie, promenant ses trois octaves et demie de Norma à Gilda, en passant par Brunehilde ou Abigail, autant de rôles de femmes qui émeuvent les scènes du monde entier. Maria Callas – que ses amis appeleront Mary – est certes colérique, bien volontiers ‘tigresse’, mais aussi une grande amoureuse. En 1949, elle épouse son impresario Battista Meneghini, puis cèdera en 1959 à la cour discrète de l’armateur Aristote Onassis, qui finira par la quitter pour une certaine Jackie Kennedy. Aucun des deux hommes de sa vie ne lui offrira ce qu’elle souhaite le plus: un enfant.

Maria Callas qui ne s’est jamais ménagée, s’épuise peu à peu sur la fin de sa carrière lyrique. Elle éprouve sa voix, son instrument sublime et si fragile dont les aigus frôlent le criard à la fin de sa vie. Le 16 septembre 1977, elle s’effondre dans sa salle de bain parisienne, terrassée par une crise cardiaque. Elle avait 53 ans.

> Le site hommage de Warner Music sur Maria Callas, une mine d’infos, de photos et de musique sur la cantatrice

 

Pourquoi elle m’inspire ?

J’ai découvert Maria Callas à 14 ou 15 ans avec le film « Callas forever », après quoi j’ai écouté en boucle sa discographie. Un coup de foudre musical dont je ne me suis jamais remise. Je mets ça dans mes oreilles et ça me colle des frissons à chaque fois :

Il y en a plein d’autres qui me hérissent les cheveux dans la nuque. Si ça vous intéresse, je vous ferai un jour une liste !

 

3 – MARGARET HAMILTON

Profil plutôt atypique dans l’Amérique conservatrice des années 60, l’informaticienne et mathématicienne américaine est embauchée au MIT et devient une véritable experte en programmation, à une époque où cette science n’en est encore qu’à ses premiers pas. C’est elle qui va la codifier et bâtir les fondations sur lesquelles s’appuient encore aujourd’hui les logiciels du marché.

En 1965, elle est nommée officiellement directrice du département génie logiciel du MIT Instrumentation Laboratory, en charge de concevoir le système embarqué du programme spatial Appolo de la NASA.

Le 20 Juillet 1969, Neil Armstrong devient le premier homme à marcher sur la Lune. C’est grâce au code réalisé par Margaret Hamilton avec ses équipes que la mission Appolo 11 s’est posée sur la Lune sans dommage, malgré une erreur humaine de pilotage qui a été corrigé par leur logiciel. Sans eux, il est probable que l’ordinateur de bord aurait sévèrement planté, compromettant la mission et peut-être même la vie des astronautes. Sur la photo ci-dessous, elle pose en 1969 à côté du code qu’elle a écrit pour cette mission historique.

Les travaux de Margaret Hamilton ont été non seulement indispensables à la conquête spatiale et à la réussite des missions Apollo, mais ont aussi posé les bases du monde digital tel que nous le connaissons avec l’invention du logiciel informatique.

 

 

Pourquoi elle m’inspire ?

Seriously ? Elle nous a emmené sur la Lune. Y a-t-il vraiment besoin d’une autre raison ? 😀

 

 

4 – BLANCHE HOSCHEDÉ

Belle-fille de Claude Monet, elle va devenir sa disciple et élève, la seule dont il tolère la présence à ses côtés. Elle peint plus pour son plaisir que pour faire une carrière, mais exposera néanmoins avec succès ses œuvres à plusieurs reprises.

Après que Monet ait perdu sa femme et son fils, elle fait pour lui un grand sacrifice, celui de renoncer à la peinture afin de prendre soin de lui. A sa mort en 1926, elle reste à Giverny et, à la surprise générale, elle ne tarde pas à reprendre ses pinceaux. Elle va s’éloigner peu à peu du style impressionniste pour développer sa propre touche et continuera à peindre le reste de sa vie.

Outre son travail d’artiste, Blanche Hoschedé a joué un rôle essentiel dans la conservation des jardins de Giverny, source essentielle de l’inspiration de Monet : elle met tous ses soins à leur préservation, en particulier lors de l’occupation de Giverny par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est grâce à elle qu’on peut aujourd’hui encore s’y promener !

 

Pourquoi elle m’inspire ?

Blanche Hoschedé fait partie des discrets, de ceux qui ne parlent pas trop mais font. Elle a su développer son talent malgré l’ombre écrasante de Monet et a travaillé pour elle-même, sans chercher à faire carrière ou à se vanter de son héritage artistique.

 

5- Colette

 

Sidonie-Gabrielle Colette est une femme de lettres française, connue surtout comme romancière, mais qui fut aussi mime, actrice et journaliste.

Son premier mari, Willy, détecte son prodigieux don et lui fait écrire Claudine à l’école, qu’il publie sous son nom à lui. Le livre va connaître un succès colossal et sera suivi de Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s’en va. Après leur séparation, Colette écrira et signera seule la fin de la série des Claudine avec La retraite sentimentale. Colette affirme son talent, décide d’écrire sous son propre nom, et devra se battre pour récupérer la maternité des œuvres usurpées.

Après son divorce, suivent des années de libération morale et de scandales. Elle mène une vie libre et anti-conformiste pour une femme de son époque, travaille, écrit, devient reporter, joue sur scène au music-hall ou au théâtre. Elle scandalise le beau monde par ses relations bisexuelles et ses amours insolites, notamment avec Mathilde de Morny, dite Missy, une aristocrate qui vit et aime en homme (elle porte même des pantalons, quelle horreur!), ou en entretenant une liaison avec le fils de son second mari, Bertrand de Jouvenel, encore adolescent. Colette ne suit que sa volonté, quitte à défier les conventions de l’époque et à payer le prix fort pour conserver son indépendance et être sortie du rang.

Son œuvre littéraire est riche, prolifique. Elle écrit avec le soucis du mot juste et un style épuré qui font de ses livres un bonheur à lire (pour moi en tous cas !). Son talent lui vaudra d’être la deuxième femme élue membre de l’académie Goncourt en 1945, qu’elle finira par présider.

A sa mort en 1954, Colette sera la deuxième femme (la première fut Sarah Bernhardt en 1923) à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales.

 

 

Pourquoi elle m’inspire ?

D’abord j’ai beaucoup aimé ses livres, son style, son talent de conteuse et sa manière de raconter même les petits détails avec une infinie poésie. Ensuite j’ai découvert la personne qu’elle était au travers de biographies, et sa vie comme sa pensée très libres en font une personne iconoclaste, fidèle à elle-même avant tout, dont j’admire l’indépendance d’esprit.

 

6 – Louise Bourgeois

 

La scultprice et plasticienne est l’une des artistes féminines ayant eu le plus grand succès de son vivant. Elle est connue pour ses représentations du corps féminin et son imagerie onirique à travers ses sculptures, peintures, gravures et installations. Son œuvre oscille entre géométrie abstraite et réalité organique, elle échappe à toute classification artistique car Louise Bourgeois a effleuré différents mouvements tout en gardant son style et ses œuvres à elle.

Au cours de sa carrière, elle va tailler des personnages en bois très minimalistes, ses fameux totems, sculpter le marbre toscan, empiler des galets sur une tige en fer, fabriquer des cages grillagées (les Cells), tordre un humain réaliste en bronze doré dont le corps courbé illustre l’arc de l’hystérie de Charcot (la série des Arched Figure), broder des mouchoirs, coudre des têtes en tissu, ou encore concevoir ces araignées géantes, les Spiders, dont l’abdomen recèle souvent de bien étranges objets.

Elle est née en France mais passera l’essentiel de sa vie à New York. Son travail d’artiste sera reconnu tardivement, dans les années 70, et elle est considérée comme particulièrement influente sur les générations d’artistes d’après.

 

Pourquoi elle m’inspire ?

Euuuuh… pourquoi on est inspiré par une œuvre artistique et par un artiste… Je sais pas. Quand je regarde son travail, je peux rester très très fascinée pendant un bon moment. J’aime bien aussi la façon dont elle se contrefichait de ce qu’aurait pu penser d’elle les historiens de l’art, elle avait une grande singularité dans son œuvre entière qui me touche.

 

 

Et voilà, fin de la première partie pour les femmes inspirantes du mois de décembres ! Pour rappel si vous voulez suivre en direct, je les publie sur mon Twitter ou mon Instagram.

Cordialement, bisous,

 

Simone, qui compte plus que 18 dodos avant Noël !

 

3 thoughts on “Le calendrier de l’Avent des femmes inspirantes – Première partie

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