Vendredi, c’est permis n°10 : « Ainsi soit-elle » de Benoîte Groult

Coucou les zouzous,

 

On est vendredi, dans la joie et la bonne humeur, bientôt le week-end, wouhou ! Une copine m’a demandé récemment des conseils pour sa liste de cadeaux de Noël, où elle a décidé de mettre des livres, et que des livres écrits par des femmes. Elle voulait se cultiver, lire du roman, et pourquoi pas ajouter un ou deux essais sur le féminisme plutôt abordables.

J’aime autant vous dire qu’il vaut mieux éviter de commencer tout de suite par Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. Si fondateur soit-il, ce texte est très dense, et même moi qui mange des bouquins au kilo j’ai eu du mal à me concentrer dessus. Simone de Beauvoir était philosophe, pas blogueuse ; son livre est un peu ardu à appréhender, surtout pour une première approche du féminisme.

A la place, j’ai envie de vous recommander un livre qui m’a marquée et je serai très curieuse d’avoir votre avis si jamais vous le lisez.

Retour en arrière : pendant mes vacances d’été 2016, j’entends à la radio que Benoîte Groult, grande figure du féminisme, vient de décéder. Benoîte Groult ( était une journaliste, romancière et militante féministe française. Pour moi, c’est une parfait inconnue. Mais au boulot on vient tout juste de me proposer un projet sur la place des femmes en sciences, et je me dis qu’il faudrait quand même que je me penche un peu sur le sujet, les femmes, la société, tout ça…

Par hasard, je tombe sur « Ainsi soit-elle » de Benoîte Groult à la brocante estivale. Le genre où tout le monde se débarrasse de ses vieux bouquins, vendus 1€ pièce pour financer les activités de l’école du coin ; tu achètes une pile de romans policiers ou trucs débiles pour lire sur la plage, et à la fin de l’été tu leur ramènes parce que de toute façon tu ne les garderas pas. Je prends donc ce bouquin qui est vieux, moche et usé, et qui me permet d’atteindre les 10 livres requis pour une réduction de 2€ sur le total, wouh !

Je l’ai dévoré. Le livre se lit facilement, c’est brillant et intelligent, avec une bonne dose d’humour et de légèreté par moment, tout en évoquant des sujets graves voire terrifiants à d’autres.

Du jour où je l’ai refermé, c’était foutu : j’étais devenue féministe.

Cet essai raconte la prise de conscience d’une femme sur ce qu’elle est, ce qui l’a formée, sur la place qu’elle occupe dans la société. Benoite Groult fait un état des lieux du féminisme à son époque, du monde qui l’entoure, et elle est la première à parler des mutilations génitales féminines (ce passage m’a vraiment révoltée, j’en savais en fait très peu sur l’excision). Le livre est sorti en 1975, ce qui ne date pas d’hier, mais je peux vous dire qu’il reste très actuel. A quelques détails près où on sent qu’il s’est écoulé 40 ans, c’est assez surprenant et terrifiant de voir à quel point les problèmes de société et de sexisme dont elle parle sont encore présents  de nos jours et n’ont pas bougé des masses.

« Ainsi soit-elle » s’est vendu à un million d’exemplaires. Il y a sûrement des ouvrages plus récents, dont je vous reparlerai plus tard, mais c’est avec celui-ci que j’ai ouvert les yeux sur beaucoup de sujets, et il m’a donc marquée. Je ne sais pas si j’ai eu l’impression de prendre une claque parce que je découvrais un vaste monde inconnu, ou s’il est vraiment très percutant pour toute personne qui le lira. Je serai curieuse d’avoir vos avis, n’hésitez pas à me laisser un commentaire, ici ou sur les réseaux sociaux, ou à m’envoyer un message : j’aimerais vraiment savoir ce que vous en pensez.

 

Cordialement, bisous,

 

Ainsi soit Simone, le nez dans ses livres

 

 

 

« On a longtemps pris la parole de l’homme pour la vérité universelle et la plus haute expression de l’intelligence, comme l’organe viril constituait la plus noble expression de la sexualité. Il faut que les femmes crient aujourd’hui. Et que les autres femmes – et les hommes – aient envie d’entendre ce cri. Qui n’est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, car alors il devrait se retourner contre elles-mêmes. Mais un cri de vie. Il faut enfin guérir d’être femme. Non pas d’être née femme mais d’avoir été élevée femme dans un univers d’hommes, d’avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes et les critères des hommes. Et ce n’est pas en continuant à écouter ce qu’ils disent, eux, en notre nom ou pour notre bien, que nous pourrons guérir. B. G »

Vous pouvez le trouver en poche et en livre audio sur le site Place des libraires  ou dans votre librairie habituelle.

 

 

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