Mais pourquoi le krav maga ?

Coucou les pioupious,

 

Il m’est revenu subitement que j’avais répondu, il y a quelques semaines, à l’appel d’Arièle Bonte, une journaliste de RTL Girls, qui demandait des témoignages sur Twitter. Je vous arrête immédiatement, elle ne m’a pas contactée pour faire un reportage sur moi, ma vie, mon œuvre, hein (c’est bien dommage, on est tous d’accord…). Elle cherchait des femmes qui pratiquent le krav maga et acceptaient de répondre à quelques questions pour un article.

Là, la moitié d’entre vous est en train de se dire « Hein ? La pratique du QUOI ? ». Alors non, je vous arrête encore, ce n’est pas une pâtisserie orientale et ça n’a rien de sexuel non plus, bande de grands dégoûtants.

Bref. Le krav maga, c’est quoi ? Je vous mets la définition de notre ami Wikipédia :

Le krav-maga, parfois écrit krav maga (hébreu קְרַב מַגָּע [ˈkʁav maˈɡa], littéralement combat rapproché), est à l’origine une méthode d’autodéfense d’origine israélo-tchécoslovaque hongroise combinant des techniques provenant de la boxe, du muay-thaï, du judo, du ju-jitsu et de la lutte. Cette méthode, créée par Imi Lichtenfeld, est maintenant une base de l’armée israélienne et des services spéciaux israéliens pour se défendre au corps à corps face aux assaillants. La méthode est utilisée par de nombreux services de police et forces militaires dans le monde tels qu’aux États-Unis le FBI, la DEA, les marines, en France le GIGN, le RAID, la Légion étrangère et au Royaume-Uni les SAS.

Et pan, vous voilà comme deux ronds de flan (cette expression est particulièrement idiote). Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir me transformer en Rambo, allez-vous me dire ?

Retour en arrière il y a 5 ans. J’habite à Paris et pratique cette activité joyeuse qui consiste à prendre les transports en commun au moins deux fois par jour. On y croise toute une faune pittoresque, parfois drôle, parfois pas du tout, de temps en temps musicale, des clochards, des prédicateurs, des violonistes, des danseurs, des vieux satyres, etc.

Un jour, pas de bol, je me suis retrouvée coincée avec un type qui tenait absolument à me parler, parce que j’avais eu le malheur de croiser son regard et de répondre poliment « Bonjour » quand il m’avait interpellée. Misère… Quelle idée j’ai eue… En même temps que voulez-vous, à l’époque ma mère m’avait bien élevée et je répondais quand on me parlait. Plus maintenant. Jamais. Je tire la gueule, comme toutes les connasses de Parisiennes dans le métro, si un homme me parle je l’ignore obstinément dans 90% des cas, et je le fais parce que c’est ma sécurité qui est en jeu.

Ce jour-là, le type qui me tenait la jambe avait hélas pour lui une tête à faire peur et des vêtements qui avaient connu des jours meilleurs. Il bavait un peu, il avait les yeux explosés, et il m’a fortement rappelé les mecs défoncés au crack qui squattaient en bas de chez ma copine Claire, à tel point que nos amis mâles devaient la raccompagner jusqu’à sa porte d’entrée pour éviter les problèmes.

Cet homme ne m’a pas agressée ouvertement, mais il m’a fait peur. Il insistait pour me raconter son histoire affreuse, attendant visiblement que je hoche la tête et que je réponde par monosyllabe. Et que sa mère était morte brûlée vive dans sa caravane, qu’il avait fait de la prison, que son frère l’avait planté avec un couteau, que son oncle l’avait volé et refusait de lui rendre son argent, etc. Il a fini par descendre en parlant tout seul après une douzaine de stations, ce qui m’a paru incroyablement long. Pendant tout ce temps, je n’ai pas osé lui dire de me laisser tranquille, je n’ai pas osé changer de wagon, j’ai hoché la tête et répondu par monosyllabe. Pourquoi ? Parce qu’un détail très con : il avait une main enfoncée dans sa poche. Et moi, j’ai passé 12 stations à me dire que si je l’envoyais bouler, que je demandais de l’aide ou que je me barrais, il pouvait très bien sortir ladite main pour, au mieux, me coller une tarte, au pire brandir un couteau ou un cutter, que sais-je.

Alors oui, on était en pleine journée, il y avait des gens dans la rame, il ne s’est rien passé de dramatique. Oui, j’ai peut-être été parano pour rien. Et quand bien même ? Il m’a foutu la trouille, et  je me suis dit que si on m’agressait, je n’avais aucune idée de la façon de réagir, encore moins de me défendre. Je savais que la situation se reproduirait, parce que c’est ça la joie d’être une femme qui prend le métro à Paris : tu peux être sûre à 100% d’avoir des ennuis un jour ou un autre.

Ça m’a mise en colère. Ça me met encore en colère, de me dire que le simple fait de monter dans une rame de métro est considéré comme une invitation open bar à venir t’imposer une discussion dont tu ne veux pas, te draguer lourdement, te mettre une main aux fesses (oui, ça aussi ça m’est arrivé, joie), te suivre dans les couloirs en te harcelant pour avoir ton numéro (oui, ça aussi), t’insulter copieusement quand tu refuses ou ignores ces demandes (devinez quoi? aussi). Le pire c’est que pendant longtemps, jusqu’à la vague #MeToo, j’avais zappé toutes ces agressions, comme si c’était tellement normal que ça ne valait même pas la peine qu’on en parle. Je disais que non, moi, ça allait, on m’emmerdait pas trop dans les transports. En fait non, ça n’est pas du tout normal, et oui, on m’a déjà harcelée dans les transports. C’est arrivé, et ça recommencera.

J’aimerais vivre dans un monde idéal plein de petits poneys où je pourrais prendre le métro tranquille, sans réfléchir que je dois mettre un manteau long si j’ai mis une jupe courte, sans me méfier de certains types que je croise, vu qu’après un certain nombre d’expériences désagréables tu finis par les repérer à vue d’œil mais pas toujours à les éviter, hélas. Tant que ce ne sera pas le cas, j’ai besoin d’une solution.

C’est comme ça que j’ai décidé de prendre des cours d’auto-défense. J’ai farfouillé pour trouver quelque chose qui me conviendrait, et j’ai fini par opter pour le krav maga. C’est minimaliste et efficace, ça ne fait pas dans l’esbroufe, le principe de base c’est d’éviter le conflit, mais de pouvoir se défendre s’il se produit.

Alors non, je ne suis pas devenue Wonder Woman ou Rambo, je n’ai pas testé en conditions réelles, je ne me suis pas faite agresser et je n’y tiens pas du tout, si ça se trouve je resterai tétanisée comme le lapin dans les phares d’une voiture, mais au moins j’ai essayé de trouver une solution à mon problème.

Je vous laisse aller lire l’article qui a été publié sur le site RTL Girls, qui vous en apprendra un peu plus grâce aux témoignages, le mien inclus. Si vous avez des questions, vous pouvez me les laisser en commentaire ou sur les réseaux sociaux.

Cordialement, bisous dans ta face,

 

Wonder-Simone-Rambo

 

 

Krav-Maga : 7 raisons de pratiquer cette technique d’auto-défense

 

 

3 thoughts on “Mais pourquoi le krav maga ?

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